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29 avril 2009 3 29 /04 /avril /2009 01:08

 

Ah ! la bique, c’était une chèvre blanche avec des cornes, des clochettes et un bouc, elle était très gentille. Elle avait un collier de cuir et était attachée.

Quelquefois, par beau temps et les jours sans école je la conduisais au pâturage. Je la déplaçais de quelques mètres, en broutant les jeunes pousses d’épines et les herbes, elle nettoyait le chemin… et aussi, il fallait guetter le temps car quand une giboulée s’annonçait, il fallait faire vite, aller chercher Biquette
 (elle n’aimait pas la pluie).




 

ll arrivait que toutes les deux, nous revenions trempées, guenées.

Pour Biquette c’était mes frères qui étaient chargé de l’emmener au bouc. Maître bouc tout fier de son cornage, il dégageait une odeur reconnaissable de loin. Il se faisait attendre avant de daigner sortir de son quio (petit endroit réservé dans l’étable) il se faisait tard pour rentrer .

Biquette était fatiguée, ne voulait plus avancé, Jean avait trouvé l’astuce lui mettant une bourre de marron sous la queue… elle courait au grand gallot.

Et les chiens.
Tom était un berger allemand, attaché au bout d’une chaîne ( le pauvre) Nous lui mettions pour plus de confort de la paille à volonté dans sa niche et puis pour lui tenir un peu chaud,nous avons eu aussi Myrza
 Biquet destiné à la chasse… mais il avait peur des coups de fusil

 Les vaches

Assise sur la selle, le seau entre les jambes, elles étaient difficiles à traire, les queues qu’elles lançaient pour s’émoucher, nous les recevions en plein visage avec en prime quelquefois de la bouse, ou encore un coup de pied : fallait se ranger vite avec le seau, sinon…
 

Je n’aimais pas du tout curer les vaches (enlever les pailles souillées par l’urine et les bouses) toujours en sabots, le manque d’air, les brouettées lourdes a vider sur le tas de fumier.

                                                                                                                                                                                                                                  Je me souviens au printemps, l’écurie, la grange, les étables étaient blanchies à la  chaux   et cela désinfectait en même temps.

On y voyait des nids d’hirondelles se détacher des murs de par leur couleur.

Ces nids étaient protégés, les hirondelles étaient un porte-bonheur pour la famille qui les accueillait. La cour était très animée avec ces oiseaux.

Par temps d’orage, ces oiseaux volaient très bas.

  Je me souviens avoir gardé les vaches ! Les clôtures étant souvent défaillantes : ça y est, la grise est encore dans les choux ! En poussant avec sa tête, elle avait réussi à enfoncer la clôture. Dès que la vigilance se relâchait, les vaches en profitaient pour s’empiffrer d’interdit : exemple, le trèfle rouge qui les rendait malades. Souvent, elles cornaillaient entre elles.

Chaque bête avait un prénom: Grise, Blanchette, Sophie, Pâquerette. 

La place du veau était au coin au fond, derrière les vaches et, pour la première tétée, nous devions mettre les doigts dans le lait et les lui offrir comme tétine pour lui apprendre à boire…

Pour laver les pots à lait, maman se servait de cristaux, des orties qu'elles allait ceuillir à mains nues et de l'eau bouillante.

A la rentrée à l’étable, il fallait les attacher. Je cherchais la grosse chaîne que j’avais pris soin de mettre dans la mangeoire. J’entourais avec peine leur énorme encolure de mes petits bras et j’accrochais le licou pendant qu’elles engloutissaient bruyamment leurs feuilles de choux ou de lisettes.

Dans le champ, il arrivait en été et par temps orageux que les vaches mouchaient car les taons et les mouches les harcelaient : elles partaient la queue en trompette en courant, il fallait mieux ne
pas se trouver sur le passage.

Le laitier passait tous les matins à la fraîche quand il le pouvait: nous n'avions pas de réfrigérateur pour rafraichir le lait .
Nous devions emmener les bidons à lait à la brouette au bout du chemin et si nous avions du retard, que le laitier était passé, il était conseillé de faire de la crème ou du beurre .
 
     
 

 

A la sortie de l’étable, dans l’entrée, était le pot à lait. Surmonté d’une coulouère avec filtre de chiffon pour passer le lait. Les chats étaient au rendez-vous, ils connaissaient les habitudes et attendaient patiemment que la traite soit faite pour avoir du lait, nous leur donnions de grandes assiettes de lait tiède et nous avions beaucoup de caresses et de ronrons de leur part

    L’hiver, ils rentraient se réchauffer et dormir dessus ou dessous le four à pain près de la cheminée. Quelquefois, une étincelle sautait, fallait mieux être présent ! Le poil de chat grillé sentait le roussi
 

Je me souviens avoir eu beaucoup de chats autour de moi. Chats de mon enfance, petit      peuple silencieux et doux (mes complices). Quand je le pouvais je     dormais avec eux.      Mais également indépendants et baladeurs, ils     étaient là pour chasser la vermine. Le gars  Noer était une chatte, elle  allait toujours vers papa à table. Elle se tenait assise à coté de son assiette attendant une bouchée.

Ponpon, chat abandonné et recueilli par la famille, un grand spécialiste de pêche aux poissons dans l’auge. Les parents avaient vidé la mare pour la curer, il était très adroit : un coup de patte = un poisson à chaque fois ! bravo Ponpon ! Ce qui ne plaisait pas du tout à papa

Mistinguet ramenait des petits lapins ! Elle avait du mal à marcher avec ce pauvre qui lui traînait entre les pattes

Un jour, une bosse sous les couvertures. Minette avait choisi ce coin douillet pour faire ses petits ou le bas de l’armoire si possible ! Pas notre choix, qu'elle affaire...

  Je me souviens d’être assise sur une chaise près de la cheminée avec un chat ou même  deux dans mon giron, et retarder le moment de me lever pour profiter   de cette douceur, de cette quiétude chaude sur moi, signe infaillible de leur affection...

Un jour, chez mon voisin, Maurice était disparu. C'était l'affolement général

Maurice? Maurice? Tout le monde appelait Maurice et personne… ni chez les voisins ni ailleurs. La nuit passe sans le retrouver et le lendemain matin, les recherches reprennent vivement. Ainsi, très tôt, Maurice est retrouvé! Ou ? Sur le tas de foin: il avait découvert une maman chatte et ses chatons, avec ce bonheur il s’était endormi à leur coté tout simplement.

  Les chats le soir étaient invités à sortir : « Allez ouste, aux souris ! ».Des souris il y en avait beaucoup dans la paille , le foin le grain des greniers les attirait ; elles  avaient la belle vie sauf rencontre avec le chat. Ceux-ci déguerpissaient et se fondaient dans la nuit…

Les poules
 
Ca dévire tout. Papa et Maman se fâchaient


 

ll y avait des nichées de petits poulets et des mères poule sur la défensive qui se précipitaient sur nous alors que nous passions à l’écart. Il arrivait fréquemment qu’une poule et ses poussins profitent de la porte ouverte pour entrer dans la cuisine et, pour quelques miettes de pain, elle appelait ses petits. Cott.

 

 

Quelquefois, certaines choisissaient le grenier pour y pondre les oeufs, c'est avec aisance qu'elles montaient l'échelle.

Vers cinq heures du soir (suivant les saisons), les poules avaient du grain et de l’eau. Elles étaient au rendez-vous et une heure après, elles rentraient dans le poulailler pour se coucher.

Il y avait une dizaine de barreaux et elles perchaient sur tous ces barreaux sans se contrarier et puis, c’était le calme

complet jusqu’au lendemain. Dès quatre heures du matin, c’était le refrain : « vous devinez.....

Le plus dure pour moi fut le jour ou Maman m’a dit : nous partons tu tues et fais cuire la poule pour midi ; je devais déjà l’attraper je l’a regardais et j’avais pitié ; comme j’avais vu faire je l’ai saigné de mon mieux pour qu’elle ne souffre pas trop !elle était donc prête pour midi en poule au pot, mais ça je ne l’oublierais jamais, non jamais.

Les lapins

Pour les lapins nous allions ramasser de l’herbe avec la faucille, mais pas n’importe qu’elle herbe , pas de trèfles qui les faisait gonfler, pas d’herbe trop tendre qui leur donnait la diarrée, pas de mouron rouge.

Bien triste sort , pauvres lapins qu’on assommait d’un coup de gourdin, puis que l’on pendait par une patte et puis deux pour leur arracher un œil, le sang giclait dans un bol ou nous avions pris soin de mettre du vinaigre, ensuite avec un couteau on entaillait le pourtour des pattes et l’on tirait la fourrure jusqu’à la queue, ainsi déshabillé elle était retournée puis bourrée de paille ou tendue d’une baguette de coudre que nous ramassions dans la haie.

Je me souviens du gars René, le bougre ! il était très pauvre mais aussi très honnête. Il passait à vélo et il criait ! vous avez quelque chose pour moi ? la maîtresse.

Si c’était un lapin blanc la peau était plus chère ! Il repartait en criant :  peaux de lapin, peaux, chiffons, peaux.

J’ai vu mon père…mettre des peaux de lapins retournées, le poil à l’intérieur, attachées au guidon de son vélo pour le protéger du  froid, quelquefois le garde boue du vélo frottait et faisait couine- couine

 

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commentaires

P
Coucou Pauline,J'ai connu la fin de l'époque que tu décris, car ma marraine était fermière et j'allais en vacances chez elle. J'ai donc un peu participé à ces durs travaux. Mais comme tu le soulignes très bien, il y avait de la fatigue, mais aussi le contentement du travail bien fait, ce que chacun pouvait constater puisque l'entraide fonctionnait beaucoup. Je revois aussi les hirondelles dans l'étable  et j'ai gardé une préférence pour ces oiseaux!
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